Organisation
La part que jouent les BTP dans l’économie et le nombre important d’acteurs dans le secteur exigent une organisation et un cadre propice au développement des affaires.
S’agissant des acteurs, les entrepreneurs des BTP se sont réunis autour d’un syndicat professionnel, le SPEBTP, qui s’érige comme un cadre légal pour défendre et représenter les intérêts économiques des membres auprès de l’Etat.
Dans le cadre de la supervision des chantiers au niveau national, les conclusions d’une étude soumise en 2016 au Ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres a montré la pertinence de positionner deux structures de contrôle mais qui ne sont pas pleinement opérationnels:
- Le Centre Expérimental de Recherches et d’Etudes pour l’Equipement (CEREEQ) comme laboratoire de référence qui aurait les missions de supervision et d’orientation de la démarche Qualité pour les Bâtiments et Travaux Publics.
- Un comité national d’accréditation et d’homologation des laboratoires.
Formation professionnelle

Le développement fulgurant des chantiers à l’échelle nationale demande un recours à des ressources humaines de qualité en génie civil.
Deux écoles publiques, l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar et l’Ecole Polytechnique de Thiès forment somme toute près de 1 000 ingénieurs par an. Des dizaines d’établissements privés comme BATISUP et ESEBAT, pour ne citer que ceux-là, dispensent également des formations dans les différentes spécialités du génie civil.
Entreprises leaders
Les projets de grande envergure du Sénégal sont généralement exécutés par un cercle restreint d’entreprises de BTP. La plupart capitalise plus de 40 ans d’expérience. Leurs réalisations se comptent par centaines au Sénégal comme à l’étranger parmi lesquelles :
- Les travaux routiers de Ganta Yepeka au Libéria (CSE)
- L’autoroute à péage Dakar-Diamniadio (EIFFAGE)
- L’agence auxiliaire de la BCAO en côte d’ivoire (CDE)
- Le Siège de la BICIM au Mali (GE)
Nouveaux matériaux de construction et technologies dans l’immobilier

Le marché de la construction au Sénégal connait la pénétration progressive de sociétés étrangères (italiennes, espagnoles, chinoises, turques) qui proposent en appoint à la technologie locale des matériaux d’isolation thermique comme la paraffine, la brique alvéolaire ou le béton translucide.
Ces matériaux sont moins énergivores, plus écologiques et utilisés notamment dans la construction des bâtiments intelligents.
En matière de toiture, les performances en termes d’étanchéité sont garanties avec les panneaux ondulés constitués de fibres cellulosiques.
L’intégration de solutions domotiques dans l’immobilier résidentiel et commercial vient répondre aussi à des besoins de confort et de sécurité.
Indice global des prix des matériaux de construction (ANSD)

Les intrants de l’activité de construction sont principalement constitués de ciment, sable, fer, menuiserie, peinture, revêtements murs et sols, peinture, matériaux d’étanchéité. En 2017, les prix des intrants de l’activité de construction ont connu un 1er repli en janvier avec 102,8 points. La tendance haussière s’est ralentie à partir d’avril mais connait une progression moindre en fin d’année avec un indice passant de 103,9 à 104,1 points.
Production et ventes de ciment (ANSD)

La cimenterie sénégalaise connait une progression de 2009 à 2014 au plan local et à l’export. En 6 ans, les géants de la cimenterie (SOCOCIM et CIMENTS DU SAHEL) sont passés à une production de 3 312 à 4 912 tonnes soit une progression de 48%.
De 2013 à 2014, les ventes locales enregistrées ont maintenu une tendance haussière de 11,3% tandis que l’export a connu un léger recul dû à la demande sous régionale en 2013. La relance n’a pas tardé l’année suivante avec une progression de 2,4% du ciment exporté.
Indice du chiffre d’affaires des BTP – Base 100 en 2010 (DPEE)

L’indice du chiffre d’affaires des BTP a connu une évolution décroissante dans le premier semestre de 2011. De 2012 à décembre 2017, le climat d’affaires stable et le flux d’investissements étrangers dans les infrastructures a permis d’atteindre 251,3 points en juin 2013. En octobre 2017, l’indice a gagné 26,8 points (124,8) pour essuyer la baisse de septembre (98 points).
LE BIM OU SYSTEME DE MODELISATION DES DONNEES DU BATIMENT

Le concept
Le BIM est un processus basé sur une maquette numérique en 3D qui permet aux différents acteurs d’un projet d’avoir les informations et les outils nécessaires pour la planification, la conception, la construction et la gestion des bâtiments et des infrastructures. Le chef de projet qui pilote le processus de bout en bout est appelé BIM Manager.
Des logiciels complémentaires au BIM comme ArchiCAD, AutoCAD, Revit, Tekla sont utilisés dans la conception d’aéroports, de bâtiments institutionnels, entre autres.
Au fil des années, la modélisation 3D a intégré d’autres données pour une parfaite maitrise du projet de la conception à la maintenance.
Désormais, les intervenants du projet ont la possibilité :
- de visualiser dans le temps la progression des différentes phases de la construction (4D),
- d’estimer les coûts en temps réel (5D),
- de se conformer aux dernières normes et technologies de construction de bâtiments écologiques (6D),
- d’assurer une maintenance régulière pour la durabilité du bâtiment (7D),
Au Sénégal, nous n’avons pas encore recensé d’entreprises utilisant le cadre du BIM qui gagnerait à être adopté pour une meilleure gestion des projets.